Initiative de résiliation: les milieux politiques et économiques disent clairement non
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L’initiative populaire «Pour une immigration modérée» (initiative de limitation), lancée par l’UDC, a pour objectif de réduire l’immigration en Suisse. A cet effet, selon ses auteurs, il y a lieu de mettre un terme aussi rapidement que possible à la libre circulation des personnes entre la Suisse et l’UE. Si cette initiative était acceptée, cela reviendrait de fait à résilier l’ensemble des accords bilatéraux conclus avec l’UE (voir encadré 1). Il est donc plus juste de parler non pas d’une «initiative de limitation», mais d’une «initiative de résiliation», dans la mesure où elle risque de faire perdre à la Suisse, d’un jour à l’autre, les avantages des accords bilatéraux, tout en l’obligeant à réorganiser ses relations avec l’UE.
Un large front du refus contre la résiliation des Bilatérales
L’initiative de résiliation se heurte à un large front du refus au sein des milieux politiques et économiques ainsi que de la société civile. Le Conseil fédéral, en particulier, se prononce sans ambiguïté contre cette initiative populaire. Le gouvernement fait valoir que son acceptation se traduirait directement par des pertes d’emplois en Suisse, compromettant ainsi la prospérité de notre pays. La voie bilatérale originale suivie par la Suisse avec l’UE serait elle aussi remise en question. Par ailleurs, les partis politiques de la gauche au centre, les partenaires sociaux, les associations économiques et de nombreuses organisations de la société civile recommandent unanimement de refuser l’initiative de résiliation, jugée nuisible.
L’initiative de résiliation, un projet nuisible y compris pour la place financière
L’initiative de résiliation est contraire à des valeurs fondamentales auxquelles notre branche tient, comme l’ouverture et le libre-échange, et remet inutilement en cause la prospérité de notre pays. En effet, son acceptation aurait un impact négatif radical, à savoir la perte de notre accès privilégié au marché de l’UE – le principal débouché pour l’ensemble de l’économie suisse. Les prestataires suisses de services financiers paieraient eux aussi le prix fort, dans la mesure où l’on perdrait quasiment tout espoir d’améliorer l’accès au marché européen à l’avenir. L’ASB, attachée à ce que les relations avec nos partenaires européens s’inscrivent dans de bonnes conditions-cadres, rejette donc fermement cette initiative populaire radicale.