Le coronavirus et les banques - Sur le vif
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Remo Kübler: La dernière visioconférence en date a eu lieu le 22 avril, ce qui permet d’avoir un certain recul. Markus, quel souvenir te laisse cette période?
Markus Staub: Tu t’en rappelles comme moi, en mars et en avril, nous avons organisé une douzaine de visioconférences, avec environ 45 personnes en ligne à chaque fois. Ce qui m’a impressionné avant tout, c’est la coopération de qualité, constructive et ciblée, qui s’est installée entre toutes ces personnes – directeurs des associations représentant les groupes de banques, représentants des banques et des autorités, sans oublier nos collègues du Secrétariat. En interne aussi, tout cela a été une véritable performance d’équipe, et je tiens à remercier chaleureusement Oliver Buschan et Nina Fraefel pour leur contribution. Ces semaines ponctuées de visioconférences quotidiennes ont parfois été très intenses et très animées, mais j’en garde un très bon souvenir. Quant à vous tous, entre ces réunions virtuelles, vous avez traité un grand nombre de demandes – quel souvenir en gardes-tu?
Remo Kübler: Celui d’une période passionnante et riche d’enseignements. N’oublions pas que ces «séances» ont eu lieu non pas en présentiel, mais par téléphone, et que pratiquement toutes les personnes qui y participaient travaillaient à domicile. Ces circonstances très particulières n’ont pas empêché une coopération extrêmement pragmatique, non bureaucratique, qui a su répondre à l’urgence de la situation. Comme tout le monde était sur la même longueur d’onde, on a pu trouver rapidement de bonnes solutions. Selon toi, quels ont été les facteurs de succès décisifs?
Markus Staub: Bonne question! Sans aucun doute, les deux comités directeurs Retail Banking et Capital Markets méritent d’être salués pour leur grande disponibilité et leur engagement exceptionnel. Je tiens également à remercier ici une nouvelle fois les directeurs des associations représentant les groupes de banques, qui ont été des «multiplicateurs» précieux au sein de leurs associations respectives. Par ailleurs, organiser ces visioconférences de manière très structurée et axée sur les solutions, toujours selon le même schéma, a aussi été utile selon moi. Ainsi, grâce à l’état des lieux actualisé que l’on dressait à chaque fois en début de séance, on disposait d’une base solide pour faire les bons choix d’interprétation et prendre les bonnes décisions. Mais je pense que le principal facteur de succès, c’est que parmi les participant(e)s beaucoup se connaissaient déjà avant la crise liée au coronavirus et se faisaient confiance!
Remo Kübler: Oui, c’est vrai. Et le fait que différents domaines soient représentés – Business, Droit, Public/Regulatory Affairs – a aussi été très utile. Cette diversité a permis d’aborder de manière constructive à la fois les aspects opérationnels et les questions d’interprétation de l’ordonnance de nécessité, puis d’aboutir à des solutions en concertation avec les autorités, en particulier le SFI, le SECO, la BNS et la FINMA. Ces contacts ont d’ailleurs été précieux et ils le sont toujours: on a pu constater une fois de plus que la bonne volonté rend bien des choses possibles et que la cohésion est au rendez-vous en période de crise. Selon toi, dans quelle mesure tout cela va-t-il perdurer?
Markus Staub: Le fait est que, globalement, ces visioconférences ont très bien fonctionné. La participation a été nombreuse et spontanée, ce qui montre que notre valeur ajoutée était substantielle pour nos membres. Ce que j’espère pour ma part, c’est que l’on retrouvera cette collaboration ouverte, amicale et efficace dans le cadre d’autres projets complètement différents.
Remo Kübler: Mais encore?
Markus Staub: Sans fausse modestie, disons que ce mode de collaboration peut être considéré comme tout à fait exemplaire et que, lorsqu’il s’est agi de gérer la crise au niveau du pays, les différentes associations du secteur bancaire ont su être des acteurs essentiels et fiables. Pour revenir à ta question: ce qui restera de tout cela, ce sont bien sûr nos Lignes directrices, notamment, qui continueront ces prochains mois de proposer des interprétations utiles – du moins nous l’espérons – et que nous développerons encore au besoin. A propos des Lignes directrices: dans ton souvenir, quels ont été les domaines les plus concernés et les questions les plus fréquentes?
Remo Kübler: C’est difficile à dire, il y a eu une évolution au fil du temps. Dans une première phase, il s’agissait de mettre la machine en marche, de sorte que les questions portaient principalement sur l’organisation et la procédure. Mais une fois le programme lancé, on s’est rendu compte très vite qu'une ordonnance de nécessité ne pouvait pas être parfaite. Dès lors, les questions d’interprétation se sont multipliées, en particulier concernant les conditions d’accès des PME aux crédits.
Markus Staub: Comment expliques-tu cet engouement?
Remo Kübler: On peut y voir la volonté de gérer avec rigueur l’argent des contribuables, dans la mesure où les crédits COVID-19 sont en grande partie garantis par la Confédération.
Markus Staub: Et nous ne sommes pas tout à fait au bout des questions. Certains domaines nécessitent encore des clarifications, de sorte que nous allons continuer à assurer à cet effet une coordination entre nos membres. J’aimerais d’ailleurs, pour terminer, dire un mot des contacts et des relations de confiance que nous avons noués avec diverses associations de l’économie réelle: grâce à plusieurs entretiens ad hoc au plus haut niveau entre elles et nous, nous avons pu nous faire une idée précise et nuancée des besoins des PME dans les différents secteurs. Mais franchement, Remo: il n’y a pas eu des moments pénibles?
Remo Kübler: Bien sûr qu’il y en a eu, mais dans une bonne équipe, on s’en moque! Comme je l’ai dit, la coopération a vraiment été excellente. Espérons que les autres sont du même avis!
Markus Staub: Moi en tout cas je suis de cet avis et je tiens à te remercier ainsi que toute ton équipe! Loin de m’empêcher de dormir, ces visioconférences ont été de bons moments! Le debriefing sur les points critiques, nous en parlerons un autre jour. Et blague à part, j’ai pu compter sur vous à 100 % tout au long de cette période frénétique, merci mille fois et bravo!