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25.09.2019

Des espèces – mais pour qui?

Les bonnes vieilles espèces – pièces et billets – cèdent de plus en plus la place aux applis et aux cartes de crédit. Si le numéraire est désormais marginalisé en Chine et en Suède, les Suisses semblent encore très attachés à ce moyen de paiement. Au sein de la population, les positions quant à la société sans numéraire sont très tranchées. L’Association suisse des banquiers (ASB), dans son document de réflexion, met en lumière les conséquences de cette évolution – y compris celles auxquelles on ne s’attendrait pas de prime abord.

Le lancement de la cryptomonnaie Libra par la Libra Association sise à Genève, récemment annoncé par Facebook, a fait couler beaucoup d’encre et relancé le débat sur la suppression du numéraire en Suisse. Pourtant, les systèmes de paiement numériques sont tellement confortables qu’ils font partie de notre quotidien depuis longtemps. Ils gagneront encore en importance à l’avenir. La Suède, comme d’autres pays scandinaves, passe pour un pays précurseur sur la voie de la société sans numéraire. La Suisse se contente d’être en milieu de peloton. Mais sommes-nous vraiment dans une course qu’il s’agit de gagner? Moins d’espèces, est-ce nécessairement mieux et synonyme de progrès?

A la Fintech-Fair 2019 qui s’est tenue à Zurich, il y avait un grand panneau sur lequel les visiteurs pouvaient indiquer leur position par rapport à la société sans numéraire en collant un sticker à l’emplacement approprié. La plupart d’entre eux ont choisi l’emplacement correspondant au souhait que le numéraire disparaisse le plus rapidement possible. Cela n’est guère surprenant, dans la mesure où le public qui se rend à un salon des technologies financières a tendance à être très en pointe dans ce domaine.

Qu’en est-il du reste de la population? La réticence face à la société sans numéraire s’explique par plusieurs raisons. Un élément essentiel, d’ailleurs fortement mis en avant par les médias, est le contrôle sur le comportement des consommateurs. Mais la numérisation croissante du trafic des paiements dans son ensemble pose aussi la question de l’inclusion, que l’on peut formuler grossièrement en ces termes: «qui n’est pas capable de payer via une appli?».

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