«Respecter les consignes de sécurité de votre banque, c’est être bien protégé»

Richard, pourquoi l'ASB a-t-elle lancé cette étude préliminaire ?

Nous voulions développer les approches de prévention existantes en collaboration avec nos membres et mieux les mettre en réseau. Les banques suisses font déjà beaucoup dans le domaine de la sécurité, que ce soit sur le plan technique, organisationnel ou de la communication. Mais les menaces évoluent en permanence. Les fraudeurs agissent souvent par le biais de plusieurs canaux et institutions. Il est donc logique que nous aussi, c'est-à-dire le secteur bancaire, travaillions davantage ensemble.

Quel est le principal résultat de l'étude ?

Nous pouvons obtenir un impact plus important ensemble. Trois éléments sont décisifs : premièrement, une sensibilisation coordonnée de la population, en particulier sur des sujets tels que l'ingénierie sociale. Deuxièmement, un échange régulier et structuré sur les schémas et les stratégies de fraude, tant entre les banques qu'avec d'autres secteurs, en particulier les entreprises de télécommunications et les places de marché en ligne. Et troisièmement, des infrastructures techniques modernes qui permettent de détecter et de prévenir plus rapidement la fraude au niveau du réseau, en vérifiant les ordres de paiement en temps réel. L'objectif n’est pas seulement d’être plus efficace, mais aussi de travailler ensemble de manière intelligente.

Dans quelle mesure la Suisse est-elle concrètement concernée ?

La Suisse n'est pas un cas particulier, mais elle n'est bien sûr pas non plus une île. Selon les statistiques de la police criminelle, plus de 42 000 cyberfraudes ont été signalées en 2024, soit une augmentation de 40 % par rapport à l'année précédente. Soit une augmentation de 40 % par rapport à l'année précédente. Il est également important de souligner que nos systèmes sont sûrs. La grande majorité des cas de fraude ne se produisent pas parce que les systèmes échouent, mais parce que les gens sont manipulés, souvent avec des méthodes très convaincantes. C'est pourquoi nous mettons l'accent sur la prévention par l'éducation et la sensibilisation.

Les clients des banques n'ont donc aucune raison de s'inquiéter ?

Non. Si vous respectez les consignes de sécurité de la banque, vous êtes bien protégé. Les systèmes sont fiables et la confiance dans la place financière suisse est justifiée. Toutefois, il convient de rester vigilant. C'est pourquoi nous voulons regrouper les informations, les rendre plus compréhensibles et les diffuser par de nouveaux canaux. Aujourd'hui, la prévention de la fraude est aussi une tâche de communication.

Que va-t-il advenir des conclusions de l'étude ?

Les mesures identifiées doivent être mises en œuvre ou leur mise en œuvre doit être examinée de manière plus approfondie. Par exemple, le développement d'un système d'alerte en temps réel basé sur un réseau. Ou la mise en œuvre de campagnes de sensibilisation communes. Dans le même temps, nous examinons comment nous pouvons coordonner plus efficacement les formats d'échange existants. Dans un premier temps, l'ASB assume un rôle de modérateur, met en réseau les acteurs et encourage le transfert entre les banques, les autorités et les partenaires technologiques. Ce qui est important, c'est que nous voulions définir des mesures aussi concrètes et réalistes que possible pour la mise en œuvre actuelle. D'autres mesures pourraient, ajoutées au fil du temps. Le thème de la fraude dans les opérations de paiement est en tout cas très dynamique, y compris au niveau international. Il va certainement continuer à nous occuper pendant un certain temps.